À la suite des dernières annonces gouvernementales, le sport amateur a été forcé d’interrompre à nouveau les compétitions. Outre les clubs, les dirigeants et les athlète, les arbitres en subissent aussi les conséquences.
Déjà en manque de visibilité en temps normal, les arbitres subissent de plein fouet l’arrêt temporaire des compétitions amateures (©DR)
« Face à cette situation, on est impuissant ». Le constat, dressé par Lucas Diquélou, arbitre fédéral de basket, est indiscutable. Véritables maîtres du jeu en temps normal, les arbitres, tous sports confondus, ne maîtrisent plus vraiment la situation. Un sentiment inconnu auquel il faut s’adapter selon le jeune homme : « Sur le terrain, on essaye de maîtriser et même d’anticiper ce qu’il va se passer. Aujourd’hui, ce n’est plus possible. C’est une situation inédite et compliquée. » Finis les coups de sifflet, les rencontres à enjeu et les coups de sang des joueurs. Place désormais au manque grandissant, du moins jusqu’au prochain déconfinement, prévu début décembre pour le moment. « Quand on passe des journées entières sur les terrains et que, d’un seul coup, il n’y a plus rien, c’est une sensation étrange », témoigne Hamza Klai, lui aussi arbitre fédéral.
Pour contrer cette impression, rien de tel que de… patienter, inexorablement. Car, selon le trentenaire, cette situation rassemble puisqu’« il n’y a plus aucune distinction entre les arbitres et les joueurs désormais. On est en train de se rendre compte qu’on a tous la même passion et qu’on est une grande famille. Malgré le fait qu’on peut se fritter sur les terrains, ça reste notre passion commune et peut-être que les arbitres sont en train de manquer aux joueurs, qui sait ? »
AIDÉS POUR RESTER OPÉRATIONNELS
« Nous sommes aidés, mais très brièvement » avoue Yannis Berkane, arbitre de handball en nationale 2 et nationale 3. D’un point de vue physique, certaines recommandations des institutions leur sont adressées afin qu’ils se maintiennent en forme et « que tout ne soit pas perdu à la reprise ». Pour rester affuter dans le domaine de l’arbitrage, « des banques de vidéos, des QCM et autres quiz » sont mis à leur disposition. « Ils essaient de rester en contact avec nous, raconte-t-il, mais il faut aussi se mettre à leur place et se dire que ce n’est pas évident. » À chacun donc de se prendre en charge individuellement afin de ne pas se laisser aller, le tout avec le soutien des collègues.
C’est en effet l’un des grands points positifs de cette période compliquée selon Maxime Gandon, 23 ans, arbitre de handball depuis l’âge de 15 ans : « On a le temps donc on en profite pour débattre avec nos tuteurs et nos responsables de groupes. C’est une réelle chance et c’est enrichissant de pouvoir faire ça. » Un seul mot d’ordre donc, qui résonne d’une seule voix dans le monde de l’arbitrage : « être patient et tout mettre en oeuvre pour être opérationnel à tout moment. »
ARBITRE, MÉTIER DE L’OMBRE
À l’approche des journées de l’arbitrage, organisées par La Poste dans le cadre de l’évènement Tous Arbitres, le reconfinement a été remis en place par le gouvernement. Une nouvelle compliquée à digérer pour le corps arbitral qui mise sur ce rendez-vous annuel, en partenariat avec 4 sports majeurs (football, rugby, basket et hand), pour mettre en lumière ce métier.
« Nous, les arbitres, on se sent un peu délaissés. On ne pourra pas vendre les mérites de l’arbitrage cette année. Ce n’est pas assez mis en lumière. C’est dommage. »
- Yannis Berkane, arbitre de handball.
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